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Discours du Secrétaire Général du Syndicat National de l’Éducation (SNE) à l’occasion de la célébration de la Journée Internationale des Droits des Femmes ce vendredi 8 mars 2024

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chères camarades ,

Le 8 mars est une journée de rassemblement à travers le monde et l’occasion de faire un bilan sur la situation des femmes. C’est l’occasion de :

fêter les victoires et les acquis
faire entendre leurs revendications
améliorer la situation des femmes
C’est aussi l’occasion de mobiliser en faveur des droits des femmes et de leur participation à la vie politique et économique.

Le thème du 8 mars 2024 est « Investir en faveur des femmes : accélérer le rythme ». Cinq axes clés qui nécessitent une action commune pour éviter que les femmes ne soient laissées pour compte ont été identifiés :

■ Investir en faveur des femmes : une question de droits humains
■ Mettre fin à la pauvreté
■ Mettre en œuvre un financement tenant compte du genre
■ Passer à une économie verte et une société de soins
■ Soutenir les agents de changement féministes
■ Des actions pour promouvoir l’égalité

La lutte contre les discriminations s’inscrit notamment dans les domaines suivants :

■ Prévention et lutte contre les violences sexistes et sexuelles
■ Égalité professionnelle et autonomie économique des femmes
■ Accès à la santé, aux droits sociaux et politiques
■ Une culture de l’égalité pour la jeunesse.

Chères camarades militantes féministes et sexistes

Si de nos jours des petites avancées sont perceptibles dans la lutte pour l’émancipation et l’ autonomisation des femmes par le rétrécissement des frontières des pesanteurs sociologiques et le taux plus ou moins élevé de la scolarisation des jeunes filles , mais le constat général qui se dégage en Guinée , en Afrique et dans le monde reste alarmant et exige beaucoup plus de volonté politique nous permettant d’atteindre l’égalité des genres à l’horizon 2030.

Ainsi, en 2024, aucun pays n’a atteint l’égalité des genres. Un tiers des pays n’ont connu aucun progrès en la matière depuis 2015, et la situation des femmes s’est même dégradée dans 18 pays, à l’instar du Venezuela, de l’Afghanistan ou de l’Afrique du Sud.

Au rythme des progrès actuels, il faudra encore patienter 131 ans pour atteindre l’égalité femmes-hommes à l’échelle du monde.

■ En 2024, 61 % des femmes en âge de procréer, c’est à dire 1,2 milliard de femmes, vivent dans des pays où la législation sur l’avortement est restrictive.

■ – 10 % des Chef·fe·s d’État dans le monde sont des femmes , selon ONU Femmes, 2024.

■ – Dans près d’un pays sur deux, la loi ne prescrit pas une rémunération égale pour un travail de valeur égale entre les femmes et les hommes – selon la Banque mondiale, 2024.

■ – L’écart salarial entre les femmes et les hommes est de 20 % à l’échelle mondiale selon Organisation Internationale du Travail (OIT), 2022.

■ 1/3 des femmes dans le monde ont déjà subi des violences physiques et/ou sexuelles selon le rapport de l OMS, 2021.

■ Toutes les 11 minutes, une femme ou une fille est tuée par un membre de sa propre famille , selon l’ ONU Femmes, 2022.

■ 800 femmes meurent chaque jour dans le monde du fait de complications liées à la grossesse ou à l’accouchement selon OMS, 2023.

■ 61 % des femmes en âge de procréer, c’est à dire plus de 1,2 milliard de femmes, vivent dans des pays où la législation sur l’avortement est restrictive selon Center for Reproductive Rights, 2024.

■ 270 millions de femmes dans le monde n’ont pas accès à une méthode moderne de contraception selon l’ OMS, 2023.

■ Plus de 12 000 filles risquent chaque jour de subir des mutilations génitales féminines – selon l’ OMS, 2024.

■ Parmi les 1,9 milliard de femmes en âge de procréer (entre 15 et 49 ans) dans le monde en 2021, 9 % ont des besoins non satisfaits en matière de contraception.

■ Chaque année, selon l’OMS, 74 millions de femmes vivant dans des pays à revenu faible ou intermédiaire deviennent enceintes de façon accidentelle, 25 millions d’avortements sont pratiqués dans des conditions à risques, qui sont à l’origine d’au moins 39 000 décès et de l’hospitalisation de millions de femmes en raison de complications.

■ Selon l’UNFPA, plus de 12 000 filles risquent quotidiennement de subir des mutilations génitales en 2024. Ces pratiques ont des conséquences sévères sur leur santé physique et mentale, pouvant même conduire au décès et représentent une violation grave de leurs droits fondamentaux.

■ L’UNFPA estime que 275 millions de dollars seront consacrés à la lutte contre les MGF d’ici à 2030, alors que 2,4 milliards de dollars seraient nécessaires pour atteindre l’objectif zéro mutilation génitale dans 31 pays prioritaires.

Chères enseignantes de Guinée

Nous célébrons cette journée internationale des droits de la femme dans un contexte sociopoliitique très difficile et dans un environnement scolaire mal préparé aux questions du genre du fait de la persistance des pesanteurs sociologiques qui réduisent la femme à un être inférieur à l’homme et qui n’a de droits que de faire ses devoirs d’obéissance et de Soumission aveugle à son conjoint.
De nos jours le harcèlement au travail basé sur le genre est devenu monnaie courante au point que certaines enseignantes sont souvent victimes de traumatisme psychologique de la part de leurs chefs hiérarchiques, , l’éloignement des conjoints , la sous-representativité à des postes de prises de décision l’absence de prise en charge sanitaire lors des congés de maternité, le divorce et le tout couronné par une absence réelle d’autonimisation socio-économique par la création des mutuelles et coopératives .
Nos pensées vont particulièrement à l’endroit des enseignantes contractuelles communales qui ont abandonné maris et enfants à conakry pour se rendre dans les districts et villages pour servir l’école de la République. Aujourd’hui beaucoup ont perdu leurs foyers , des enfants par éloignement et manque de moyens. Certaines sont vulnérables et exposées aux pratiques déviantes du fait de la précarité de vie dans laquelle elles se trouvent. Elles sont sans salaires . Il est temps pour l’ État de mettre fin à cette catastrophe humanitaire qui déshonore nos enseignantes contractuelles communales à l’intérieur du pays.

Chères éducatrices de la Guinée , d’Afrique et du monde ,

La Convention n° 190 de l’Organisation Internationale du Travail ( OIT ) sur la violence et le harcèlement est une convention internationale adoptée en juin 2019, visant à éliminer la violence et le harcèlement au travail. Cette convention reconnaît que la violence et le harcèlement peuvent affecter tous les travailleurs, hommes et femmes, et qu’ils peuvent prendre de nombreuses formes, telles que la violence physique, le harcèlement sexuel, le harcèlement fondé sur le genre, le harcèlement psychologique, etc. Elle énonce des principes et des mesures pour prévenir, éliminer et combattre la violence et le harcèlement au travail, y compris la mise en place d’une législation et de politiques nationales, la promotion d’une culture de tolérance zéro, la sensibilisation et la formation des travailleurs et des employeurs, la protection des victimes et le recours à des sanctions appropriées. À ce jour, la convention 190 de l’OIT a été ratifiée par 25 pays.

En cette journée de célébration de la femme ,nous faisons des plaidoyer en faveur des braves femmes de Guinée , d’ Afrique et du monde renforçant la lutte contre les violences sexuelles et sexistes.

■ l’étendue du délai de prescription des crimes sexuels commis sur des mineurs à 30 ans à partir de la majorité de la victime ;
■ le renforcement des dispositions du code pénal pour réprimer les infractions sexuelles sur les mineurs ;
■ la création d’une infraction d’outrage sexiste pour réprimer le harcèlement dit « de rue » ;
■ l’élargissement de la définition du harcèlement en ligne.
■ le dépôt de plainte en ligne pour les faits de violence ;
des possibilités de placement sous surveillance électronique mobile des condamnés pour violences conjugales ;
■ l’éviction de l’auteur de violences conjugales du domicile.

■ le relèvement t du quota à 40% de femmes aux postes de direction aux postes nominatifs électifs tant dans l’administration publique que dans les grandes entreprises ;
■ un index de l’égalité dans l’enseignement supérieur ;
des places réservées en priorité dans les crèches à vocation d’insertion professionnelle aux femmes seules avec enfants bénéficiaires de l’allocation de soutien familial.
■ Le rapprochement des conjoints en milieu professionnel
■ l’élargissement des congés de maternité à la période de grossesse avancée et une prise en charge à la fois psycho-sociale et sanitaire de façon gratuite pour toutes les femmes en milieu de travail et dans tous les secteurs.
■ La transformation de la journée du 8 mars en une journée chômée payée pour permettre aux femmes de mieux explorer des pistes de réflexion et de poser des actions en faveur de leur véritable émancipation et autonomisation.

Gloire aux femmes !
Honneur aux femmes !
Victoire aux femmes !
Bonheur aux femmes !
Vive les femmes pour que vivent les hommes !
Vous êtes des héroïnes et votre lutte pour l’égalité de genre est héroïque.

Bonne célébration à toutes. Je vous aime bien.

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